« Débétonisation » : c’est le néologisme utilisé par la Ville de Cannes pour qualifier sa politique municipale consistant à « désurbaniser » et à « renaturaliser » les parcelles très exposées aux risques, notamment inondation. Pour reloger et donc… détruire les habitations construites avant les années 90 afin de réaliser des bassins naturels de captation d’eau.
« L’urbanisation n’est pas la cause des inondations, mais quand elle est mal faite, elle en est un facteur aggravant. Les cours d'eau et vallons, notamment ceux qui coulent de manière intermittente, se sont effacés des mémoires » explique la mairie. « L'urbanisation a cru qu'il était possible de les domestiquer en rendant ces exutoires naturels des eaux pluviales invisibles et souterrains. Progressivement, des bâtiments et des infrastructures ont ainsi été construits à proximité, voire, dans les zones d’écoulement préférentiel des eaux de pluie, s’exposant ainsi fortement au risque inondation ».
En outre, l’imperméabilisation non régulée des sols a augmenté les quantités d’eaux à évacuer lors des épisodes pluvieux intenses. La cité du cinéma a engagé après les inondations du 3 octobre 2015 « un programme global d’actions méthodiques pour sécuriser le bassin de vie par l’acquisition de terrains et le retrait de structures situées en zone d’aléa afin de réduire le risque ».
Depuis 2015, la Mairie de Cannes a annonce avoir délivré seize refus de permis de construire pour 13 500 m² de surface de plancher tandis qu’une quarantaine de logements exposés ont été démolis pour une surface représentant 20 000 m² sur l’agglomération.
Par ailleurs, le PLU approuvé le 18 novembre 2019 permet « d’aérer et oxygéner la ville avec 30% de la commune en espaces naturels, 65 hectares d’espaces verts et agricoles supplémentaires ». Plus de 50% des terrains non bâtis de la commune sont désormais couverts par des contraintes réglementaires liées aux risques majeurs. La ville veut aussi développer les solutions techniques innovantes de déconstruction et reconstruction résilientes, réduisant le risque et l’imperméabilisation (96 hectares d’opérations d’aménagements programmés sur le secteur de la Roubine à Cannes-la-Bocca.
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