« Les risques sur la trésorerie des entreprises (retards de paiement, difficulté d’adapter les prix à l’augmentation des coûts de production générant une dégradation des marges, concomitance avec le remboursement des PGE…) font que la situation reste fragile pour nombre d’entre-elles ». Patrick Moulard, président du BTP-06, estime que la valeur ajoutée moyenne des entreprises des Alpes-Maritimes est « largement inférieure à celle des entreprises du BTP en France ou implantées dans des territoires comparables aux A-M ». Aux difficultés conjoncturelles, s’ajoutent pour la Fédération « des mesures restrictives, sous couvert d’une certaine vision de la défense de l’environnement, objectif que personne ne peut contester mais qui ne doit pas constituer un prétexte à l’immobilisme ». Pour enfoncer le clou, Patrick Moulard cite « la tentation chez certains élus d’une application anticipée de la notion de ‘Zéro Artificialisation Nette’ (ZAN) » dont le principe vise la réduction puis la stabilisation à l’horizon 2050 « et non demain matin » de l’urbanisation des sols. Il dénonce aussi le nombre « toujours excessif » des recours contre les autorisations de construire qui ralentissent la réalisation de projets, montrant du doigt « l’exemple significatif » du projet de transfert du MIN de Nice à La Gaude « plombé depuis cinq ans par les recours ». Mais plus globalement la hausse vertigineuse des tarifs de l’énergie et du prix des matières premières met la trésorerie des entreprises sous tension, rendant difficile l’établissement de devis à moyen terme.
Jean-Michel Chevalier
Photo de Une : Le chantier JOIA dans le quartier de Nice Méridia. ©S.G
