Sous l’effet conjugué du nouveau DPE (Diagnostic de performance énergétique) et de la hausse des taux d’intérêts, le marché immobilier a déjà commencé à ralentir au plan national.
La baisse des ventes de logements dans l’ancien s’élèverait à 5 % en 2022 selon les estimations du groupe BPCE.
Elles devraient encore reculer en 2022 et 2023 selon les prévisions du groupe bancaire qui chiffre les transactions à 1,12 millions cette année et à un million l’année prochaine. Malgré tout, l’établissement considère que le marché reste à un étiage élevé pour le nombre des transactions, traduisant une tendance qui remonte à plusieurs années consécutives, sauf 2020 marquée par la crise sanitaire. La remontée des taux d’intérêts, amorcée depuis le début de l’année 2022 et qui devrait se poursuivre en 2023, explique ce ralentissement du nombre des transactions. Elle a un impact sur le pouvoir d’achat et sur la capacité d’emprunt pour les ménages. Une autre menace pointe à l’horizon : l’inflation, qui risque de durer, plombant les intentions d’achat. Pour que leur financement soit accordé, les emprunteurs doivent donc présenter un « dossier solide » d’autant que les banques sont incitées à davantage de prudence pour éviter les défaillances. De fait, un certain nombre de ménages qui « passaient limite » sont actuellement mis sur la touche et devront encore attendre avant de pouvoir passer chez le notaire. « Un autre élément majeur pourrait également être responsable de ce ralentissement : le nouveau DPE. En effet, avec la loi Climat & Résilience, la rénovation énergétique devient obligatoire et impose, depuis 1er septembre 2022, un audit énergétique pour les logements les plus énergivores » rappelle le courtier Acecredit.
Les logements non rénovés classés G seront interdits à la location en 2025, ceux en F seront concernés par en 2028. Le DPE, dont les modalités et les résultats ont été contestés par les associations de consommateurs, permettra de définir les travaux énergétiques à réaliser avec une estimation des coûts dans le but d’atteindre au minimum la classe E.Dans ce contexte, des bailleurs qui n’auraient pas les moyens de conduire les travaux obligatoires devront soit geler leur bien devenu non-louable, soit s’en séparer avec un risque bien réel de moins-value.
Il y aura sans doute là des opportunités pour les investisseurs et pour ceux qui veulent acquérir un toit en les travaux par leurs propres moyens.
Jean-Michel Chevalier
Photo de Une : (illustration) ©DR