Verspieren est une entreprise familiale née dans le Nord de la France il y a 5 générations. Elle est le premier courtier français à capital familial qui regroupe environ 3000 personnes pour 400 millions d’euros de chiffre d’affaires.
L’ADN du groupe est fédéré autour de valeurs communes et dans un schéma bien particulier : il s’agit d’une famille d’entrepreneurs dans laquelle chaque membre a une spécialité.
Autre particularité, malgré un socle commun, les filiales restent totalement autonomes dans leurs différentes stratégies. Autre caractéristique de l’entreprise, elle agit comme un courtier d’assurance et non un agent. Ce qui signifie plus simplement qu’elle crée des contrats personnalisés qui seront vendus à des « porteurs de risques », les compagnies d’assurance.
Le courtier Verspieren va donc réaliser un contrat associant les couvertures, les garanties et les protections nécessaire selon son client et à sa mesure. Il proposera ensuite le package aux compagnies qui négocieront les conditions établis par le courtier Verspieren.
Verspieren s’est installé en 2012 sur la Côte d’Azur en rachetant le cabinet ACE. A ce jour, le cabinet compte 11 personnes pour un CA de 1,3 million avec des perspectives à courts termes de 25 personnes pour 3 millions de chiffre d’affaires.
Verspieren Côte d’Azur est spécialisé dans la gestion des risques d’entreprises, ceux pesant sur les biens d’exploitations et le résultat des entreprises. Un domaine dans lequel opère peu de courtiers sur la côte. En outre, la filière azuréenne du groupe est spécialisée dans les risques de construction, une forte spécialité du groupe et plus particulièrement à Nice dans la promotion immobilière. Elle est également très présente sur le marché des flottes automobiles de transport ainsi que de l’Hôtellerie de Plein Air.
Renaud Artusio, ancien directeur général adjoint d’ASCOMA à Monaco, après un passage chez ACE et encore Gras Savoye, en est le directeur général.
Comment avez-vous organisé votre activité pendant la crise ?
L’organisation s’est faite presque immédiatement. En tant que société de services et de conseils, nous étions déjà habitués à ces méthodes. Il paraissait donc assez simple de travailler à distance dès lors que l’organisation informatique et logistique s’est mise en place. Il nous a fallu 3 jours pour être totalement opérationnels.
Une organisation qui s’est déroulée dans de bonnes conditions, et hormis le fait que les choses prennent un peu plus de temps avec les visioconférences, nous arrivons à assurer l’essentiel de l’activité.
Comment envisager vous la sortie de crise et les perspectives à venir ?
Notre chiffre d’affaires est essentiellement réalisé en début d’année. Ce qui nous permet d’être serein sur les prochains mois.
Il y a toutefois un risque sur les contrats qui sont arrivés ou arrivent à échéances sur ce trimestre. Les sociétés étant dans une situation compliquée sont tentées de supprimer des couvertures afin de baisser leurs coûts.
Globalement, le marché de l’assurance a assez bien réagi en reportant des délais sans pénalités. Il n’y aura pas de sanction contractuelle sur les garanties pour défauts de paiement pendant la période de confinement.
Concernant notre stratégie nous souhaitons accroitre l’offre de services associés au métier traditionnel d’assureur, des services de facilitation et de digitalisation de l’ensemble de nos process.
Faciliter l‘appréhension de la couverture des risques par les clients grâce à des outils permettant d’améliorer la rapidité et l’efficacité du service. Par exemple, les visites de risque que l’on peut faire à distance par des moyens numériques tout comme pour les expertises en cas de sinistre. Pour ce faire, nous travaillons en étroite collaboration avec des partenaires techniques extérieurs mais locaux.
Aujourd’hui, dans le cadre de cette crise, beaucoup prennent désormais conscience que l’assurance n’est pas un produit classique.
Le « prix de revient » ne peut se mesurer avec exactitude au moment où le contrat est mis en place. Ce n’est que des années plus tard et suivant le nombre de sinistres enregistrés que nous saurons si la prime de risque était à la hauteur de ce la projection des dégâts probables dans le futur. C’est l’étude des risques passés qui permet de calculer la prime de mutualisation de ceux qui surviendront demain.
Dans des phénomènes comme le coronavirus, on est face à un risque systémique : toutes les entreprises de l’ensemble des secteurs d’activité, partout et en même temps, sont touchées. Le mécanisme d’assurance classique, ou l’aléa (= la probabilité que le risque se réalise ou pas), financé par toutes les primes de ceux qui sont soumis au même risque, touche ses limites. La solution ne peut passer que par un autre mécanisme déjà éprouvé : celui de la solidarité nationale financé par l’impôt.
C’est pour cela qu’il est important de ne pas détourner l’assurance de son objet et surtout de ne pas sacrifier son contrat pour réduire ses charges dans une période difficile.
En effet, si à court ou moyen terme survient un sinistre, c’est bien l’assureur qui apportera à l’assuré la trésorerie nécessaire pour redémarrer au plus tôt à la suite d’un sinistre touchant son outil d’exploitation et donc sa capacité de facturer un produit ou un service.
Photo : DR Renaud Artusio / Auteur : DR Renaud Artusio et CH