Le nouveau ministre du Logement Guillaume Kasbarian était très attendu au MIPIM par les promoteurs français et les métiers de la construction. Et pour cause le secteur va mal, avec une baisse du nombre de projets, de chantiers, de permis de construite, alors que la demande des familles est forte mais difficile à satisfaire en raison des prix. A défaut d’avoir une baguette magique, Kasbarian a prévu de faire accélérer les délais de traitement des recours judiciaires pour faire gagner « jusqu’à quatre mois », promis une accélération de la digitalisation des autorisations d’urbanisme, de faciliter la densité des logements et de redonner du pouvoir aux maires. Des annonces bien accueillies mais qui ne répondent pas complètement aux attentes de la filière.
Depuis début 2022, la Capeb note que les carnets de commandes n'ont eu de cesse de diminuer, ce qui aura forcément des conséquences sur l'emploi dans la filière. L'emploi salarié dans les entreprises artisanales du bâtiment recule ainsi de -1,6% sur un an au troisième trimestre 2023. Dans le même temps, les entreprises déclarent avoir peiné à embaucher, mais elles ne sont plus que 12 % maintenant à envisager de nouveaux recrutements dans les prochains mois. Les défaillances retrouvent leur niveau d'avant la crise sanitaire mais la Capeb constate la tendance « inquiétante » d’une hausse de +26 % au troisième trimestre 2023. Pour 2024, la confédération anticipe une relative stabilité avec une baisse tendancielle de l'activité.
La sénatrice des Alpes-Maritimes Alexandra Borchio-Fontimp a écrit au préfet des Alpes-Maritimes pour demander un moratoire sur la révision du zonage de France Ruralité Revitalisation (FRR). Et pour cause, seize communes du département n’ont pas été retenues dans le zonage publié en décembre alors qu’elles étaient pourtant bénéficiaires en 2015. Il s’agit d’ Andon, Belvédère, Briançonnet, Caille, Escragnolles, Isola, La Bollène-Vésubie, Le Mas, Roquebillère, Saint-Auban, Saint-Dalmas-le-Selvage, Saint-Étienne-de-Tinée, Saint-Martin-Vésubie, Séranon, Valderoure et Venanson. La sénatrice azuréenne « se questionne sur la pertinence d’exclure du dispositif des communes fortement impactées par les tempêtes Alex et Aline ou pour lesquelles ce dispositif est essentiel ». Pour la sénatrice, il est « essentiel de concentrer les mesures d'aide de l'Etat au bénéfice des zones rurales les plus touchées par le déclin démographique et économique ».
La municipalité de Vence a, elle aussi, décidé d’augmenter de 60 % la taxe d’habitation pour les résidences secondaires. Les intéressés vont apprécier, et les futurs investisseurs y regarderont sans doute à deux fois avant de choisir la Cité des Arts (et les autres communes) qui boostent ainsi l’imposition locale alors même que les résidents secondaires consomment moins de services publics (écoles, garderie, ordures ménagères, etc.) que les habitants permanents. Vence a prévu une enveloppe de 4,9 millions cette année pour ses investissements qui porteront sur des travaux au musée, la rénovation de bâtiments publics, le chantier des halles, et l’acquisition pour 600 000 euros de logements pour les faire basculer dans le domaine social.
À l’occasion d’un récent entretien, le maire de Nice Christian Estrosi a attiré l’attention du ministre de la Santé et de la Prévention sur « les grandes ambitions » du territoire métropolitain. Plus particulièrement sur Pasteur 2, qui arrive au bout de sa rénovation en 2025 après seize ans de chantier et un investissement de 170 M€ millions d’euros. Mais surtout, le président de la Métropole a parlé du futur projet de regroupement des établissements de santé dans la Plaine du Var (Cité de la santé) visant, à terme, à regrouper les activités situées sur les sites de l’Archet 1 et 2 et celui de Cimiez.
Jean-Michel CHEVALIER
Visuel de Une : Guillaume Kasbarian a fait des annonces en faveur du logement au MIPIM ©S.G
